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Médiation notariale : Mode d’emploi pour régler vos conflits rapidement sans procès

Procédures longues, coûts qui grimpent, tensions qui durent… Il existe une voie plus apaisée : la médiation notariale. Son principe ? Mettre autour de la table des personnes en conflit avec l’appui d’un notaire-médiateur formé et impartial, pour qu’elles co-construisent leur solution dans un cadre confidentiel et juridiquement sécurisé. Son application, très concrète, se traduit par des échanges guidés, rapides et souvent moins coûteux qu’un procès, surtout quand on veut continuer à se parler demain (famille, voisins, copropriété, associés…). Mode d’emploi.

Ce que recouvre exactement la médiation notariale

La médiation est un processus structuré où les parties, avec l’aide d’un tiers, tentent d’aboutir à un accord. En France, ce cadre est prévu par le Code de procédure civile (CPC, art. 1530 s.). Deux formes existent : conventionnelle (décidée librement) et judiciaire (proposée ou ordonnée par le juge avec l’accord des parties). Dans les deux cas, la confidentialité est un principe fort.

Le médiateur peut être une personne physique ou morale. Si c’est une personne morale (notamment une association), elle désigne la personne physique qui conduira la médiation, avec l’accord des parties. Les notaires-médiateurs sont spécifiquement formés et interviennent via des centres de médiation du notariat couvrant le territoire.

Dans quels cas la médiation notariale est-elle utile ?

Dès qu’il faut concilier droit et lien humain, la médiation est pertinente :

  • Successions et indivisions (partage, vente d’un bien, attributions) ;
  • Couples et familles (liquidation de régime, séparation, grands-parents/petits-enfants) ;
  • Immobilier et voisinage (copropriété, mitoyenneté, bornage, permis de construire) ;
  • Entreprises familiales ou associés (rémunérations, cessions de parts, gouvernance).

Comment ça se passe ?

Entrée en médiation

Sans procédure en cours, les parties peuvent saisir directement un centre de médiation du notariat (parfois parce qu’une clause de médiation insérée dans l’acte ou le contrat le prévoit). Si une procédure existe, le juge peut inviter les parties à tenter une médiation.

Organisation

Le centre désigne un notaire-médiateur. Une convention de médiation précise le périmètre, les règles de confidentialité, la durée indicative et les modalités financières. Des entretiens communs (et parfois séparés) se tiennent pour faire émerger les intérêts réels, déverrouiller les blocages et co-construire des options. Le processus est volontaire : on peut l’interrompre si nécessaire.

Issue

En cas d’accord total ou partiel, les parties rédigent un protocole d’accord. Pour lui donner force exécutoire, deux options existent :

  • acte authentique reçu par le notaire choisi
  • ou homologation par le juge.

À défaut d’accord, rien de ce qui a été dit ne pourra être utilisé au procès (confidentialité).

Les atouts pour vous et vos proches

  • Rapidité : un calendrier serré (souvent en semaines) évite l’enlisement.
  • Maîtrise : ce sont vos solutions, adaptées à votre réalité, pas une décision imposée.
  • Coût : plus court = généralement moins cher qu’un procès ; la rémunération est fixée par le juge en médiation judiciaire et par le centre en médiation conventionnelle, partagée entre les parties.
  • Relations : on restaure le dialogue, utile quand on doit continuer à se parler (famille, voisins, copropriété, associés).

💡 Transparence budgétaire : chaque centre publie sa politique tarifaire (forfait/heure). À titre d’exemple local, certains centres prévoient des forfaits demi-journée ou honoraires horaires partagés, ce qui permet de maîtriser le budget dès le départ.

Exemples d’applications et résultats

  • Succession complexe : fratrie en indivision depuis plusieurs années, positions figées ; la médiation permet de hiérarchiser les besoins (liquidités, maintien dans les lieux, souvenirs de famille), d’évaluer les biens sereinement et de conclure un partage « gagnant-gagnant ».
  • Copropriété : tensions sur des travaux et charges ; en médiation, syndic et copropriétaires co-écrivent une feuille de route (priorités, devis, échelonnement), puis la font valider en assemblée.
  • Voisinage et urbanisme : contestation d’un permis de construire ; un compromis d’implantation met fin au recours et apaise la relation.

Comment vous lancer ?

  1. Parlez-en à votre notaire ou saisissez un centre (vous pouvez le faire seul ; le centre contacte l’autre partie).
  2. Cadrez la mission (thèmes à traiter, documents utiles, personnes à inviter).
  3. Participez activement : dites vos attentes, écoutez, explorez les options.
  4. Sécurisez l’accord : protocole + acte authentique ou homologation selon le cas.

Pourquoi le notaire-médiateur est-il un allié de confiance ?

Le notaire apporte une double valeur : compétence juridique (garde-fous, faisabilité, effets) et éthique (impartialité, confidentialité), avec la capacité opérationnelle de donner force exécutoire à l’accord (authentique). Cette alliance « humain + droit » explique la forte efficacité de la médiation chez les notaires.

Besoin d’avancer dès maintenant ?

Parlons de votre situation. Nous vous aidons à vérifier si la médiation notariale convient à votre dossier, à choisir le bon centre, à cadrer les points à traiter et, en cas d’accord, à sécuriser juridiquement son exécution.

FAQ

La médiation est-elle obligatoire ?
Non, sauf cas particuliers où un préalable amiable est requis avant de saisir le juge (selon la nature du litige/montant). La médiation reste un choix volontaire et librement interrompable.
Combien de temps cela prend-il ?
Le processus est rapide (calendrier serré, souvent en quelques semaines). La durée dépend de la complexité et de la disponibilité des parties.
Qui paie ?
En médiation judiciaire, la rémunération est fixée par le juge. En médiation conventionnelle, le centre fixe ses honoraires (souvent partagés). Dès le départ, un devis ou un barème vous est communiqué.
En quoi la médiation diffère-t-elle de la conciliation… et de l’arbitrage ?
La conciliation est menée par un conciliateur, souvent bénévole, qui suggère des solutions. La médiation, conduite par un médiateur généralement rémunéré, privilégie l’autonomie des parties pour qu’elles élaborent elles-mêmes leur accord. L’arbitrage, lui, confie la décision à un arbitre dont la sentence s’impose aux parties.
L’accord trouvé a-t-il une valeur juridique ?
Oui il peut être rendu exécutoire par l’homologation du juge, établi en acte authentique par un notaire, ou, si l’accord est contresigné par avocats, recevoir la formule exécutoire.
Puis-je me faire assister d’un avocat ?
Oui, c’est possible mais pas obligatoire. L’avocat peut sécuriser vos intérêts et la rédaction de l’accord.
Dans quels types de conflits la médiation notariale fonctionne bien ?
Conflits familiaux (séparation, successions), immobiliers (copropriété, voisinage), patrimoniaux ou entre associés : dès qu’il s’agit de rétablir un dialogue durable.
Que se passe-t-il si on n’est pas d’accord au final ?
Le médiateur clôture sa mission. Chacun retrouve sa liberté d’action (négocier autrement, maintenir le statu quo, saisir la justice).
La médiation, est-ce vraiment efficace ?
Oui, les notaires indiquent qu’une large majorité des médiations aboutissent (ordre de grandeur ~70 % d’accords), avec un règlement plus rapide et souvent moins coûteux qu’un procès.