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Donation : Comment évaluer la valeur des biens donnés ?

Donner, c’est offrir une part de soi. Mais quand il s’agit de transmettre un bien, qu’il soit immobilier, mobilier ou financier, un petit passage par la case « évaluation » est inévitable. Et à juste titre : bien évaluer la valeur des biens donnés, c’est poser les bases d’une donation sereine, juste, et juridiquement irréprochable. Alors, comment s’y prendre sans transformer ce moment de générosité en casse-tête administratif ? Suivez le guide !

Pourquoi est-il essentiel d’évaluer la valeur des biens donnés ?

Avant de parler chiffres, parlons bon sens. Lorsque vous réalisez une donation, vous anticipez une transmission patrimoniale. Cette démarche peut être motivée par le désir de soutenir un proche, d’aider un enfant à s’installer, ou simplement de répartir vos biens de votre vivant. Mais cette belle intention n’est pas sans conséquences.

L’évaluation des biens permet d’assurer l’équité entre les héritiers (si vous en avez plusieurs), de respecter les règles fiscales (car oui, le fisc a son mot à dire), et d’éviter tout litige futur. En d’autres termes : une valeur mal estimée aujourd’hui peut semer la discorde demain.

Vous l’avez compris, savoir comment évaluer la valeur des biens donnés est un impératif pour tout donateur avisé.

Quelle valeur retenir pour une donation ?

La règle d’or, c’est celle de la valeur au jour de la donation. C’est cette date précise qui sert de référence, et non une estimation future ou passée.

Par exemple, si vous donnez un appartement à votre fille en avril 2025, c’est sa valeur vénale à cette date qui comptera. Pas celle que vous imaginez pour 2030, ni celle que vous avez payée en 1997.

Mais qu’est-ce que la valeur vénale exactement ? C’est le prix auquel un bien pourrait être vendu dans des conditions normales de marché, entre un acheteur et un vendeur bien informé, sans pression particulière. Une estimation ni trop haute, ni trop basse, en somme.

Les 4 différents types de biens : chacun son mode d’évaluation

Chaque catégorie de biens obéit à ses propres règles. Un appartement parisien ne s’évalue pas comme une collection de tableaux ou un portefeuille boursier. Voici un tour d’horizon des grandes familles de biens que vous pourriez transmettre.

1. Les biens immobiliers

Ah, la pierre ! C’est souvent le bien le plus conséquent d’un patrimoine. Pour évaluer un bien immobilier donné, on peut faire appel à :

  • Des références de ventes comparables dans le même secteur géographique.
  • L’état général du bien (rénové ? à refaire du sol au plafond ?).
  • Sa situation (proximité des commerces, écoles, transports…).
  • Son usage (résidence principale, secondaire, investissement locatif…).

Pour une estimation fiable et opposable à l’administration fiscale, l’intervention d’un professionnel (notaire, expert immobilier) est vivement conseillée.

2. Les biens mobiliers

Là, ça se complique un peu, car tout dépend du type de mobilier :

  • Pour les meubles de style ou d’époque, on se réfère aux estimations d’experts ou de commissaires-priseurs.
  • Pour les objets courants, une valeur forfaitaire peut être appliquée (souvent autour de 5 % de l’actif successoral pour les meubles meublants).
  • Pour les bijoux, œuvres d’art, collections : attention, les estimations varient fortement selon la rareté, la signature, l’état...

Un conseil : mieux vaut faire dresser un inventaire notarié, qui offre une preuve solide en cas de désaccord entre bénéficiaires ou face à l’administration.

3. Les valeurs mobilières (actions, obligations…)

Ici, pas de suspense : on retient la valeur au jour de la donation. Pour des titres cotés en Bourse, c’est assez simple : on se base sur le cours moyen ou la moyenne du dernier mois.

Pour les parts de société non cotées, c’est une autre histoire. Il faudra alors évaluer la société dans son ensemble (activité, chiffre d’affaires, dettes, actifs…), souvent avec l’aide d’un expert-comptable ou d’un notaire.

4. Les liquidités

Les sommes d’argent sont les biens les plus faciles à évaluer (et à transmettre !). Leur valeur ? Celle indiquée sur le virement bancaire ou le chèque au moment de la donation.

Cela dit, même dans ce cas, une déclaration de don manuel reste indispensable pour rester dans les clous avec l’administration fiscale.

Évaluation et fiscalité : le duo inséparable

Pourquoi tant d’attention à la valeur ? Parce que le fisc vous attend au tournant. Le montant de la donation détermine :

  • L’application d’un abattement fiscal (jusqu’à 100 000 € par parent et par enfant tous les 15 ans).
  • Le taux des droits de donation, progressif selon la valeur et le lien de parenté.

Une sous-évaluation volontaire (ou trop optimiste) peut entraîner un redressement fiscal, voire des pénalités. Mieux vaut donc jouer la carte de la transparence, et se faire accompagner.

Qui peut vous aider à évaluer vos biens ?

On vous le disait plus haut, l’expertise notariale est une alliée de taille. En tant que professionnel du droit et de la fiscalité, le notaire est en mesure de :

  • Vous orienter vers des experts fiables (notamment pour l’immobilier ou les objets de valeur).
  • Assurer une juste évaluation conforme aux exigences fiscales.
  • Vous éviter de mauvaises surprises... et quelques migraines.

Le recours au notaire, ce n’est pas qu’un tampon : c’est une garantie de sécurité juridique, pour vous comme pour vos proches.

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Évaluer un bien, ce n’est pas lui attribuer un prix au doigt mouillé : c’est lui reconnaître sa juste valeur. Celle qu’il a dans le marché, bien sûr, mais aussi dans votre projet de transmission. En vous entourant de professionnels compétents et en respectant les règles fiscales, vous posez un acte réfléchi, équilibré et pérenne.

Et vous savez quoi ? Vos proches vous remercieront. Un bien transmis sans conflit, c’est un cadeau doublement précieux.

FAQ

À quoi sert l’évaluation des biens donnés dans une donation ?
Elle permet de calculer les droits de donation à payer, de répartir équitablement les biens entre les héritiers et d’éviter les litiges futurs.
Qui est responsable de l’évaluation des biens donnés ?
Le donateur peut proposer une valeur, mais c’est le notaire qui vérifie et encadre l’évaluation, notamment pour l’immobilier, en se basant sur les prix du marché.
Faut-il toujours faire appel à un expert pour estimer les biens ?
Ce n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé pour les biens complexes ou de grande valeur comme un immeuble, une entreprise ou une œuvre d’art.
Quelle valeur est retenue pour un bien immobilier ?
La valeur vénale, c’est-à-dire le prix auquel le bien pourrait être vendu dans des conditions normales de marché au jour de la donation.
Peut-on sous-évaluer un bien pour payer moins de droits ?
Non. Une sous-évaluation volontaire constitue une fraude fiscale et peut entraîner des redressements et des pénalités.
Comment évaluer un bien mobilier (meuble, bijou, œuvre d’art) ?
Il faut se référer à des factures, catalogues, ventes aux enchères ou recourir à un commissaire-priseur ou un expert indépendant.
Les comptes bancaires et assurances-vie doivent-ils être évalués ?
Oui. Leur valeur correspond au montant figurant sur le relevé à la date de la donation.
Qu’en est-il des parts de société ou actions ?
Elles doivent être évaluées en tenant compte de la valeur réelle de l’entreprise, souvent à l’aide d’un expert-comptable ou d’un évaluateur agréé.
Un bien grevé d’une dette ou d’un usufruit est-il évalué différemment ?
Oui. Sa valeur est réduite selon la charge ou le démembrement appliqué, suivant des barèmes fiscaux précis.
Quelle est la durée de validité d’une évaluation faite par un notaire ?
Elle est valable tant que le marché ne connaît pas de fluctuations majeures. Une donation différée dans le temps nécessite une réévaluation.
Comment prouver la valeur d’un bien en cas de contrôle fiscal ?
Il est conseillé de conserver tous les justificatifs : rapport d’expert, photos, annonces immobilières comparables, factures...
Quelle incidence une mauvaise évaluation peut-elle avoir ?
Elle peut créer des déséquilibres entre les héritiers, entraîner des redressements fiscaux et parfois remettre en cause la donation.
Peut-on modifier la valeur d’un bien après la donation ?
Non. Une fois la donation enregistrée, la valeur est figée pour l’administration fiscale. En revanche, elle peut être contestée en justice par un héritier lésé.
L’évaluation est-elle payante ?
Oui, notamment si un expert est mandaté. Les frais varient selon le type de bien et la complexité de l’évaluation.
Le notaire peut-il aider à optimiser la donation malgré l’évaluation ?
Absolument. Il peut proposer un étalement des donations, un démembrement de propriété ou des donations-partages pour mieux répartir la valeur et réduire les droits.