La sécurisation des biens immobiliers contre le risque de squat est une préoccupation croissante pour de nombreux propriétaires en France. Quatre régions sont particulièrement touchées par ce phénomène : l’Île-de-France, les Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie. L’intrusion et le maintien dans les lieux privent les propriétaires de la jouissance de leur bien et lorsqu’ils réussissent à faire expulser les squatteurs, ils se retrouvent souvent obligés de faire face à des dégâts importants dans leur logement. C’est pourquoi il est essentiel de connaître les moyens efficaces pour prévenir, protéger et éviter l’occupation illégale de votre bien.
La définition du squat
L'article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose que « la propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ». Néanmoins, l’intrusion et l’occupation illicite du fait de squatteurs peuvent se produire tant dans votre domicile que dans une résidence secondaire, un logement vacant, un garage, une cave, un local professionnel, agricole ou commercial…
Faire partir des squatteurs est toujours une épreuve difficile, d’autant plus qu’il est illégal de les expulser soi-même. Ainsi, l'article 226-4-2 du Code pénal dispose que « le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu’il habite sans avoir obtenu le concours de l’État dans les conditions prévues à l’article L. 153-1 du Code des procédures civiles d’exécution, à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
La meilleure solution est donc de ne pas laisser aux squatteurs la possibilité d’entrer en utilisant tous les moyens qui sont à votre disposition.
Les dispositifs de sécurité physique
L’installation de dispositifs de sécurité physique est une mesure dissuasive, car elle permet d’empêcher l’intrusion des squatteurs. Plusieurs systèmes existent.
Les serrures renforcées
Choisissez de préférence une serrure à 3 points certifiée A2P. Elle permet de verrouiller la porte sur toute sa hauteur, garantissant ainsi un niveau élevé de résistance à une tentative d’effraction par perçage, rotation en force, enfoncement…
Les portes blindées
Il existe plusieurs qualités de portes blindées. Le meilleur choix est le bloc-porte blindé qui comprend le dormant, le vantail (la porte), la serrure et les organes de pivotement, l’ensemble étant parfaitement solidaire.
Les blocs-portes blindés certifiés A2P comportent une serrure multipoint, des pions anti-dégondage du côté des paumelles, une huisserie en acier et soit une porte en bois avec deux tôles blindées situées à l’intérieur de l’âme, soit une porte en métal.
Les volets roulants, persiennes métalliques ou barreaux aux fenêtres
Si la plupart du temps, les squatteurs pénètrent dans le logement en forçant la porte d’entrée, ils peuvent aussi s’attaquer aux baies vitrées ou aux fenêtres. L’installation de volets roulants en aluminium ou de persiennes métalliques peut dissuader les intrus. Enfin, poser des grilles de défense aux fenêtres dans les logements situés en rez-de-chaussée est également une bonne protection.
Le vitrage anti-effraction
Ce type de vitrage est en fait un retardateur d’effraction. Sa grande résistance est obtenue par l’ajout de couches de films en polyvinyle de butyral (PVB). La vitre devient alors très difficile à briser même avec un marteau, une hache ou une masse.
Les dispositifs de surveillance
Les systèmes d’alarme avec télésurveillance
En cas d’intrusion, la sirène d’alarme se met en route et un signal est immédiatement transmis à un centre de télésurveillance qui est opérationnel 24h/24 et 7 jours/7.
Des agents de sécurité entrent alors en contact avec le propriétaire pour vérifier s’il s’agit d’une fausse manœuvre de sa part ou d’une réelle intrusion. Si tel est le cas, ils préviennent les forces de l’ordre qui peuvent en conséquence intervenir pour empêcher une occupation illégale des lieux.
Le service de gardiennage
S’il s’agit de sécuriser une résidence secondaire ou un bien immobilier inoccupé, il est possible de faire appel à des services spécialisés dans la surveillance de ce type de local ; ils effectuent des rondes régulières et signalent tout signe d’intrusion.
Les mesures supplémentaires à prendre en cas d’absence
Si vous vous absentez de votre logement pendant un certain temps, il est possible de simuler une présence en mettant en place une programmation d’ouverture et de fermeture de vos volets, ainsi que des scénarios d’allumage pour vos luminaires extérieurs et intérieurs.
Vous pouvez également demander à un voisin, un collègue ou un ami de passer relever le courrier dans votre boîte à lettres.
Bon à savoir : si personne dans votre entourage ne peut s’acquitter de cette tâche, il est possible d’utiliser le service « Garde de courrier » mis en place par La Poste, et ce pendant une période allant de 1 jour à 2 mois.
Lors de vos congés, vous pouvez aussi vous inscrire à « l’Opération tranquillité vacances ». Durant votre absence, des patrouilles passeront régulièrement aux abords de votre logement et vous serez averti en cas d’anomalies. L’inscription, par internet ou sur place, est possible jusqu’à 45 jours avant la date de votre départ et au plus tard :
- 3 jours avant le début de votre absence, si votre logement relève de la police ;
- la veille de votre départ, s’il dépend de la gendarmerie.
Un dernier conseil : ne laissez jamais un jeu de clé dans un endroit facile à trouver (sous un paillasson ou dans votre boîte à lettres, par exemple).
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