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Hériter de ses parents : quels sont vos droits de succession ?

Apprendre le décès d’un parent est un choc émotionnel profond. Mais très vite, une autre réalité s’impose : celle des démarches successorales. En tant qu’enfant, vous êtes automatiquement héritier, mais à quelles conditions ? Quelle est la part qui vous revient ? Y a-t-il des droits à payer pour hériter ? Et surtout, comment éviter les mauvaises surprises ? On vous accompagne pas à pas pour mieux comprendre vos droits de succession.

Comment est réparti l’héritage quand il y a des enfants ?

Bonne nouvelle : en tant qu’enfant, vous êtes un héritier réservataire. Autrement dit, la loi vous garantit une part minimale de l’héritage de votre parent, même si ce dernier a fait un testament. Cette réserve héréditaire varie selon le nombre d’enfants : si vous êtes enfant unique, vous avez droit à la moitié du patrimoine ; si vous êtes deux, chacun a droit à un tiers ; si vous êtes trois ou plus, vous vous partagez les trois quarts.

Le reste, appelé quotité disponible, peut être attribué à un tiers ou à un autre enfant, par exemple en cas de donation antérieure ou de dispositions testamentaires. Il est donc essentiel de connaître la composition du patrimoine du défunt pour évaluer précisément vos droits.

Quels droits de succession en cas de décès d’un parent ?

Parlons argent, car hériter ne signifie pas tout recevoir gratuitement. En tant qu’héritier, vous devez vous acquitter des droits de succession. Ceux-ci sont calculés sur la part nette que vous recevez, après déduction des dettes éventuelles. Heureusement, en tant qu’enfant, vous bénéficiez d’un abattement de 100 000 € sur la part reçue de chaque parent. Ensuite, le barème progressif de l’impôt s’applique, allant de 5 % à 45 % selon le montant.

Exemple : si vous héritez de 150 000 € de votre père, seuls 50 000 € sont taxables, et selon le barème en vigueur, vous paierez environ 8 194 € de droits. C’est une somme non négligeable, d’où l’intérêt de bien anticiper la succession avec un professionnel.

Et si le défunt avait fait des donations ?

Les donations faites de son vivant entrent dans le calcul de la réserve héréditaire. Si votre parent vous a gratifié d’un don manuel ou d’une donation-partage quelques années avant son décès, cela sera intégré à la succession. Il peut donc arriver que vous ayez déjà reçu plus que votre part légale, auquel cas vous devrez rééquilibrer les comptes avec vos frères et sœurs.

La bonne nouvelle, c’est que les donations bénéficient elles aussi d’un abattement renouvelable tous les 15 ans.

Succession avec testament ou sans : quelles différences ?

Si votre parent a laissé un testament, c’est ce document qui s’impose, dans le respect de votre réserve. En son absence, c’est la loi qui s’applique. Vous partagerez alors la succession à parts égales avec vos frères et sœurs. En cas de mésentente ou de difficultés dans la gestion du patrimoine (par exemple, une maison de famille que personne ne veut vendre), il peut être utile de consulter un notaire pour éviter les litiges.

Que faire en cas de dettes dans la succession ?

Hériter, oui… mais pas à n’importe quel prix. La succession comprend aussi les dettes éventuelles du défunt.

Heureusement, vous avez trois options :

  • accepter purement et simplement (vous héritez de tout, dettes comprises),
  • accepter à concurrence de l’actif net (vous payez les dettes dans la limite des biens hérités)
  • refuser la succession.

Cette décision est lourde de conséquences, et il est vivement recommandé de se faire accompagner par un notaire pour faire le bon choix.

Combien de temps dure une succession ?

Une succession se règle en moyenne entre 6 mois et 1 an. Les héritiers doivent déposer une déclaration de succession dans les 6 mois suivant le décès (ou 1 an si le décès a eu lieu à l’étranger). Ce délai est important : tout retard entraîne des pénalités et intérêts de retard.

Pendant ce temps, le notaire établit l’actif et le passif, procède au partage et rédige les actes. Plus le patrimoine est complexe (biens immobiliers, placements, entreprises...), plus la procédure peut prendre du temps. Anticiper permet donc de gagner en sérénité et en efficacité.

Anticiper sa propre succession : un cadeau pour ses enfants

Un petit clin d’œil à ceux qui lisent cet article en pensant à leurs propres enfants : préparer sa succession, c’est aussi leur éviter des tracas futurs. Donation, testament, assurance-vie... il existe de nombreux outils pour transmettre en douceur et réduire les droits à payer.

S’informer, c’est déjà hériter sereinement

Les droits de succession en cas de décès d’un parent soulèvent de nombreuses questions, mais avec un minimum d’anticipation et un bon accompagnement, il est possible de traverser cette étape plus sereinement. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un notaire pour comprendre les implications juridiques, fiscales et humaines de chaque choix. Car au fond, hériter, ce n’est pas seulement recevoir : c’est aussi préserver une mémoire, un patrimoine… et parfois, quelques vieilles histoires de famille à raconter au prochain repas !


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FAQ

Qui hérite si mes parents n'ont pas fait de testament ?
En l'absence de testament, la loi désigne les héritiers. En tant qu'enfant, vous êtes un héritier réservataire, ce qui signifie que vous avez droit à une part minimale de l'héritage de vos parents.
C'est quoi cette histoire de "réserve héréditaire" ?
La réserve héréditaire est la part minimale de l'héritage qui vous revient légalement, même si un testament existe. Elle varie selon le nombre d'enfants : moitié pour un enfant unique, un tiers chacun pour deux enfants, et trois quarts à se partager pour trois enfants ou plus.
Dois-je payer des droits de succession ?
Oui, mais en tant qu'enfant, vous bénéficiez d'un abattement de 100 000 € sur la part reçue de chaque parent. Au-delà, un barème progressif s'applique, allant de 5 % à 45 % selon le montant.
Et si mes parents m'ont déjà fait des donations ?
Les donations faites de leur vivant sont prises en compte dans le calcul de la réserve héréditaire. Elles bénéficient également d'un abattement renouvelable tous les 15 ans.
Peut-on refuser un héritage ?
Oui, vous avez trois options : accepter purement et simplement (vous héritez de tout, dettes comprises), accepter à concurrence de l'actif net (vous payez les dettes dans la limite des biens hérités), ou refuser la succession.
Combien de temps dure une succession ?
En moyenne, une succession se règle entre 6 mois et 1 an. Les héritiers doivent déposer une déclaration de succession dans les 6 mois suivant le décès (ou 1 an si le décès a eu lieu à l'étranger).
Le notaire est-il obligatoire ?
Le recours à un notaire est obligatoire si la succession comprend un bien immobilier, si le montant de l'actif est égal ou supérieur à 5 000 €, ou s'il existe un testament ou une donation entre époux.
Qu'est-ce que l'acceptation à concurrence de l'actif net ?
C'est une option qui vous permet d'accepter la succession tout en limitant votre responsabilité aux seuls biens hérités. Vous ne payez les dettes que dans la limite de l'actif successoral.
Peut-on hériter si on est en conflit avec le défunt ?
En principe, oui. Toutefois, certaines fautes graves peuvent entraîner l'indignité successorale, vous excluant de la succession.
Les petits-enfants peuvent-ils hériter directement ?
Oui, si leur parent (votre enfant) est décédé, ils peuvent hériter par représentation. Ils prennent alors la place de leur parent dans la succession.
Les beaux-enfants ont-ils des droits ?
Les beaux-enfants n'ont pas de droits successoraux légaux. Pour qu'ils héritent, il faut les désigner dans un testament ou les adopter.
Qu'est-ce que la quotité disponible ?
C'est la part de l'héritage que le défunt peut librement attribuer à la personne de son choix, par testament, sans porter atteinte à la réserve héréditaire.
Que se passe-t-il en cas de désaccord entre héritiers ?
En cas de mésentente, un partage judiciaire peut être demandé. Le tribunal ordonnera alors le partage des biens, éventuellement en séparant le patrimoine par lots.
Les droits de succession peuvent-ils être réduits ?
Des exonérations ou réductions existent, notamment pour les personnes handicapées, les mutilés de guerre, ou en cas de dons à des associations reconnues d'utilité publique.