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Quels sont les droits des copropriétaires en cas de vente de leur lot ?

Dans une copropriété, chaque copropriétaire détient à la fois son lot privatif et une quote-part des parties communes. Lorsqu’un copropriétaire décide de vendre son lot, plusieurs droits et obligations légales viennent encadrer cette transaction. Dans cet article, nous allons nous pencher plus particulièrement sur huit droits que détient le vendeur.

1. Le droit de disposer librement de son lot

Le premier droit fondamental d’un copropriétaire est celui de disposer librement de son bien, incluant la partie privative, comme l’appartement, par exemple, et les parties communes indivises, telles que l’escalier ou la cour.

La vente d'un lot en copropriété, comme tout bien immobilier, est un droit individuel qui ne nécessite pas l’autorisation des autres copropriétaires, sauf dans certains cas spécifiques. En effet, le copropriétaire peut librement mettre son bien en vente, en déterminer le prix, et choisir l'acheteur sans que la copropriété ne puisse s’y opposer.

2. Le droit à la consultation et l'obtention des documents nécessaires à la vente

Le vendeur a le droit d’obtenir du syndic divers documents relatifs à la copropriété, qu’il devra transmettre à son acquéreur conformément à l'article L.721-2 du Code de la construction et de l'habitation, notamment :

  • Le règlement de copropriété et l’état descriptif de division
  • Les procès-verbaux des assemblées générales des trois dernières années
  • La fiche synthétique de la copropriété, qui résume les données financières et techniques de la copropriété
  • Les documents techniques relatifs aux travaux votés ou en cours

3. Le droit de connaître l'état financier de la copropriété

Le copropriétaire vendeur a également le droit de demander un état détaillé des finances de la copropriété, comme :

  • L’état des charges qui lui incombent
  • Les sommes restant dues
  • Les montants des travaux déjà votés, mais non encore réalisés ou payés.

4. Le droit de recevoir un état daté

L’état daté établi par le syndic est un document devenu obligatoire pour finaliser une vente devant notaire, car il récapitule officiellement les sommes dues par le copropriétaire à la copropriété.

Le syndic est autorisé à facturer des frais pour la production de ce document.

5. Le droit de vote en assemblée générale jusqu’à la vente de son lot

Tant que la vente n’est pas actée, le copropriétaire vendeur conserve tous ses droits de vote en assemblée générale.

Autrement dit, il peut participer aux décisions importantes concernant la copropriété, même si son lot est en cours de vente.

6. Le droit de récupérer les provisions versées au fonds de travaux

Le vendeur a le droit de récupérer une partie des sommes qu’il a versées au titre du fonds de travaux (loi ALUR).

En effet, ces provisions sont liées à la propriété du lot et non à la personne du copropriétaire. À la signature de la vente, l’acquéreur devient redevable des appels de fonds futurs.

7. Le droit à l'information sur la vente forcée en cas d'impayés

En cas de vente forcée due à des dettes de copropriété (par exemple, pour des impayés de charges), le copropriétaire a le droit d'être informé des procédures en cours.

Avant une saisie et vente forcée, il doit être dûment notifié et peut tenter de régulariser sa situation.

8. Le droit de refuser des servitudes contraires à ses intérêts

Le copropriétaire vendeur conserve son droit d’opposition à des servitudes ou à des modifications apportées aux parties communes si celles-ci sont contraires à ses droits. Ce droit reste applicable jusqu'à la signature définitive de la vente.

Tous ces droits garantissent au copropriétaire vendeur de pouvoir gérer la vente de son lot dans le respect des règles de la copropriété tout en étant protégé juridiquement.


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FAQ

Dois-je informer le syndic avant de vendre mon appartement ?
Oui, vous devez informer le syndic de copropriété de votre intention de vendre. Il est également conseillé de demander un état daté, un document officiel qui récapitule la situation de votre lot au sein de la copropriété (charges impayées, travaux prévus, etc.). Ce document est nécessaire pour la signature de l’acte de vente.
Puis-je vendre mon appartement sans tenir compte des charges de copropriété ?
Non, vous devez régler toutes les charges de copropriété dues avant la vente. Si des charges restent impayées, elles peuvent être réclamées par le syndic à l'acheteur, mais elles sont souvent réglées lors de la vente.
L'acheteur devra-t-il prendre en compte des travaux ou décisions de copropriété en cours ?
Oui, l'acheteur devra être informé des travaux votés en assemblée générale mais non encore réalisés, ainsi que des décisions en cours. Ces informations doivent être transmises par le vendeur avant la signature de l’acte de vente.
Que faire si l'acheteur souhaite changer la destination de mon bien (par exemple, transformer un appartement en local commercial) ?
L'acheteur devra obtenir l'accord de l'assemblée générale des copropriétaires si le règlement de copropriété l'interdit. Dans certains cas, une modification de l'affectation peut nécessiter une modification du règlement.
Est-ce que le vendeur reste responsable des charges après la vente ?
Le vendeur est responsable des charges jusqu'à la date de la vente. Après la vente, l'acheteur prendra en charge les charges liées à son lot à partir de la signature de l’acte authentique.
Quelles informations sur la copropriété doivent être fournies à l’acheteur ?
En plus de l'état daté, le vendeur doit fournir à l'acheteur les procès-verbaux des dernières assemblées générales ainsi que les documents relatifs aux travaux votés ou à venir. Cela permet à l'acheteur de connaître la situation de la copropriété avant d’acheter.
Si le lot vendu a des impayés, est-ce l'acheteur qui doit les payer ?
Non, si des impayés existent au moment de la vente, le vendeur devra régler les dettes avant la signature de l’acte de vente. Les créances seront prises en compte dans l'état daté et réglées lors de la transaction.
Dois-je prévenir les autres copropriétaires de la vente de mon bien ?
Ce n’est pas une obligation légale, mais il est généralement recommandé de prévenir les autres copropriétaires, surtout si la vente concerne un bien de grande taille ou si des travaux importants sont à prévoir dans la copropriété.
Puis-je vendre mon bien en cas de litige avec la copropriété ?
Oui, vous pouvez vendre votre bien même en cas de litige, mais cela peut compliquer la transaction. Il est conseillé de régler les conflits avant de mettre en vente, ou d’en informer clairement l'acheteur pour éviter tout malentendu.