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Droit des affaires

Rédiger les statuts de la société : les clauses importantes à inclure pour éviter les mauvaises surprises 📝

Créer une société, c’est un peu comme emménager avec quelqu’un : mieux vaut tout poser noir sur blanc dès le début pour éviter les malentendus. Et c’est précisément le rôle des statuts ! Ce document juridique, aussi indispensable que stratégique, formalise les règles du jeu entre associés. Mais encore faut-il savoir quoi y mettre, comment le rédiger, et surtout, ne pas oublier les clauses essentielles. On vous explique tout pour éviter les mauvaises surprises.

Les statuts de société, c’est quoi exactement ?

Les statuts de la société sont un acte juridique constitutif. Ils définissent l’identité de votre société, ses modalités de fonctionnement, les relations entre les associés… Bref, c’est un peu la Constitution de votre entreprise.

Ils sont obligatoires pour la création de la grande majorité des sociétés commerciales : SARL, SAS, SCI, SA… Sans statuts, pas d’immatriculation possible au registre du commerce et des sociétés (RCS).

Qui les rédige, et peut-on le faire seul ?

Techniquement, oui : tout associé peut rédiger lui-même les statuts. Mais dans les faits, la prudence impose de se faire accompagner par un professionnel du droit (notaire ou avocat), surtout si la société comprend plusieurs associés, un patrimoine conséquent, ou un objet complexe.

👉 En cas d’apport d’un bien immobilier, seul l’acte notarié est valable. Cela peut être l’occasion idéale de solliciter votre notaire pour sécuriser l’ensemble de l’opération (statuts + formalités).

Où les déposer une fois rédigés ?

Une fois signés par tous les associés, les statuts doivent être :

Ils ne sont pas publiés en intégralité, mais certaines mentions seront visibles au RCS. D’où l’importance de bien réfléchir à ce que l’on y met.

Quand les rédiger ?

Ils doivent être rédigés avant l’immatriculation de la société. C’est l’étape n°1, juste après avoir trouvé un nom qui claque, ouvert un compte bancaire pro et réuni les apports.

Mais attention : ce n’est pas un simple formulaire administratif. Des statuts bien conçus, c’est un gage de stabilité sur le long terme. Mieux vaut prendre le temps de faire les choses correctement.

Comment rédiger les statuts de la société ? Les 6 clauses importantes à inclure

Voici les 6 clauses à ne pas négliger.

1. L’objet social : le cadre de l’activité 🚀

L’objet social définit ce que la société est autorisée à faire. Il doit être suffisamment précis pour éviter toute ambiguïté, mais pas trop restrictif, au risque de devoir modifier les statuts à la moindre évolution.

➡️ Exemples à éviter : « toutes activités commerciales » (trop vague) ou « vente de pommes du Limousin » (trop étroit, sauf si vous visez l’AOC !).

2. Le capital social et les apports : la base de la confiance 💰

Il faut préciser le montant du capital social, la nature des apports (numéraires, en nature, en industrie), leur répartition entre associés, et les modalités de libération.

⚖️ Dans certains cas, notamment pour les SCI, le recours à un notaire est recommandé pour sécuriser les apports en nature (ex. : immeuble).

3. La répartition des pouvoirs : qui décide quoi ? 🧠

Les statuts doivent désigner le ou les dirigeants (gérant, président, directeur général…), leurs pouvoirs, la durée de leur mandat, leurs modalités de nomination et de révocation.

⚠️ Une clause mal rédigée peut conduire à des blocages ou des abus de pouvoir.

4. La prise de décision collective : le mode d’emploi des votes 🗳️

Les règles de convocation, de quorum et de majorité doivent être précises : à l’unanimité, à la majorité simple, à la double majorité ? Et pour quelles décisions ?

🧩 Dans les SAS, la liberté est grande, parfois trop ! D’où l’importance d’anticiper les conflits en cas de mésentente.

5. La clause d’agrément ou de préemption : anticiper les départs ✋

Pour éviter de voir débarquer un inconnu dans la société, une clause d’agrément permet de contrôler l’entrée de nouveaux associés. Quant à la clause de préemption, elle garantit aux associés existants un droit prioritaire en cas de cession.

💡 Clauses à ne pas négliger, surtout en présence de plusieurs associés (ou de futurs ex-conjoints entrepreneurs…).

6. La répartition des bénéfices : qui touche quoi ? 📈

Les statuts doivent prévoir la répartition du bénéfice (dividendes), les éventuelles réserves obligatoires, et les modalités de distribution.

Cela évite de mauvaises surprises et de gros débats en AG.

Pourquoi ces clauses sont-elles stratégiques ?

Parce qu’elles encadrent la vie de la société, préviennent les litiges, et renforcent la sécurité juridique. Un oubli, une ambiguïté ou un flou juridique dans les statuts peuvent coûter très cher en cas de désaccord, de cession de parts, ou de contrôle fiscal.

🛡️ Des statuts bien ficelés, c’est un peu comme une bonne assurance : on en mesure toute la valeur quand les problèmes arrivent.

Combien coûte la rédaction des statuts ?

Le coût varie selon que vous les rédigez vous-même, faites appel à un notaire ou à un avocat, ou passez par une plateforme en ligne.

  • En moyenne, pour une rédaction sur mesure chez un professionnel du droit : entre 600 € et 1 500 € HT.
  • En cas d’apport immobilier, le coût sera plus élevé, car il faudra passer par un acte authentique notarié.

Mais attention : un mauvais choix peut coûter bien plus cher par la suite.

Bonus : Quelques clauses utiles à glisser dans vos statuts ✨

Sans tomber dans l’usine à gaz, certains statuts gagnent à intégrer :

  • une clause de médiation obligatoire, pour éviter le tribunal en cas de conflit ;
  • une clause de non-concurrence, pour protéger la société ;
  • une clause de sortie conjointe (ou "drag along"), en cas de vente globale.

👉 Là encore, l’accompagnement d’un professionnel du droit est vivement conseillé.

Rédiger les statuts de la société et inclure les clauses importantes est un exercice délicat mais essentiel. Il s’agit de protéger les associés, d’encadrer les pouvoirs, d’anticiper les conflits, et de poser des bases saines pour le développement de la société.

Et si vous vous demandez encore s’il vaut mieux se débrouiller seul ou passer par un notaire, souvenez-vous que les statuts, c’est un peu comme une recette de cuisine : tout le monde peut tenter, mais quand c’est bien fait, ça change tout.

FAQ

Qu’est‑ce que les statuts d’une société et pourquoi sont-ils essentiels ?
Les statuts sont un contrat social écrit qui définit votre société : sa forme juridique, son fonctionnement, la répartition des pouvoirs et des bénéfices, ses relations entre associés et envers les tiers. Bien rédigés, ils permettent de prévenir les conflits internes et sécuriser la gouvernance.
Qui peut rédiger vos statuts ?
Vous pouvez les rédiger vous-même sous seing privé ou faire appel à un professionnel : notaire, avocat, expert‑comptable ou juriste. En cas d’apport immobilier ou de complexité, l’intervention d’un notaire est obligatoire.
Quelles mentions sont obligatoires dans tous les statuts ?
Ils doivent impérativement contenir la forme juridique (SARL, SAS…), la dénomination sociale, le siège, l’objet social, la durée, le capital social et la répartition des apports entre associés, les modalités de fonctionnement (dirigeants, prise de décisions...).
Pourquoi bien définir l’objet social ?
Une formulation trop stricte vous bloque, trop large vous expose à des actes hors objet. Il faut viser un équilibre pour permettre l’évolution sans modification fréquente des statuts.
Comment bien fixer les pouvoirs de direction ?
Précisez dans les statuts qui représente la société (gérant, président, DG…) : leurs pouvoirs, durée du mandat, rémunération, conditions de révocation ou responsabilité.
Que prévoir sur les décisions collectives ?
Incluez les règles de quorum et majorité selon les sujets (approbation des comptes, modification des statuts...), les modalités de convocation ou de vote (assemblée, consultation écrite...)
Qu’est‑ce que la clause d’agrément ?
Elle encadre les cessions de parts ou actions : tout nouvel entrant ou cession à un tiers est soumis à approbation préalable des autres associés, essentielle dans une SARL ou une SAS.
À quoi servent les clauses de préemption ou d’inaliénabilité ?
La préemption donne priorité aux associés lors d’une cession, et l’inaliénabilité interdit temporairement toute cession (souvent 10 ans), stabilisant le capital et protégeant l’équilibre entre associés.
Quelle clause prévoir pour les apports en industrie ou en compte courant d’associé ?
Dans les SAS/SASU, on peut prévoir des apports en industrie (compétence du dirigeant) ou préciser les règles concernant les comptes courants d’associés (remboursement, intérêts…).
Peut-on organiser la répartition des bénéfices autrement que proportionnelle aux apports ?
Oui, vous pouvez prévoir une répartition inégalitaire (par exemple selon rôle actif ou apport spécifique) ; la loi encadre cependant les limites (pas de dividende fixe ou exclusif à un associé).
Faut‑il prévoir les modalités de sortie ou d’exclusion d’associés ?
Absolument : clause d’exclusion en cas de faute, dissension grave, ou incapacité, avec procédure précise. Utile pour éviter les blocages ou départs conflictuels.
Pourquoi relire les statuts ?
Pour éviter les contradictions internes, les imprécisions ou formulations juridiques inadaptées. Une relecture par un professionnel permet de limiter risques contentieux ultérieurs.
Quelle forme juridique choisir selon les implications ?
Chaque forme (SARL/EURL versus SAS/SASU, SA...) impose des contraintes et libertés. La SARL est encadrée, la SAS offre une plus grande souplesse contractuelle, utile pour structures complexes ou évolutives.
Quelles sont les formalités après signature des statuts ?
Paraphe et signatures des associés, dépôt du capital social (au moins 50 % en SAS), publication d’une annonce légale dans un JAL habilité, immatriculation au RCS du tribunal de commerce, et enregistrement auprès du fisc si nécessaire (notamment en cas d’acte notarié).
Pourquoi faire appel à un notaire ou professionnel pour rédiger vos statuts ?
Un professionnel garantit la conformité légale, l’adaptation au projet concret, anticipe les risques et allège les erreurs qui peuvent coûter cher à long terme.